Le focus de la semaine : Les banques s’intéressent aux plates-formes de fidélisation
[Chaque jour, ADN'ews analyse les dernières innovations et actualités du secteur financier, de la distribution et de la mobilité. Voici un coup de projecteur sur les annonces qu'il ne fallait pas manquer cette semaine et qui dessinent les grandes tendances du secteur.]
En quelques jours, plusieurs annonces ont attiré notre attention sur l’intérêt croissant que les banques semblent porter aux acteurs du monde de la fidélisation :
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Capital One vient de racheter Wikibuy, une plate-forme de couponing et de comparaison de prix en temps réel
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Chase a lancé Chase Offers, un service de Card-Linked Offers, géré par Cardlytics
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Avec son wallet Yunar, Deutsche Bank veut remplacer le portefeuille de ses clients en intégrant la fidélité, le paiement, l’identité et l’agrégation de comptes
A l’ère du tout digital, les enjeux pour ces banques sont de :
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Multiplier les occasions de contact avec les clients, alors que ces derniers ne se déplacent plus en agence
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Séduire les digital-natives, difficiles à fidéliser, avec des applications du quotidien et des bons plans
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Proposer des offres digitales, personnalisées, au bon moment ; et pouvoir anticiper les besoins de ses clients
Autant d’aptitude à la diversification que les banques doivent cultiver pour s’extraire des difficultés conjoncturelles de leurs métiers historiques.
1/ Capital One rachète une plate-forme de couponing
La banque américaine Capital One vient d’annoncer le rachat de Wikibuy. Cette plate-forme de fidélisation offre plusieurs fonctionnalités : comparaison instantanée des prix sur les grands sites d'e-commerce (dont une intégration avec Amazon), localisation de coupons et codes promos sur des sites tiers, garantie livraison, système d’alertes paramétrables.
Capital One consolide sa stratégie après d’autres rachats similaires. C’est le cas par exemple de Paribus, une start-up rachetée par la banque en 2016, permettant aux internautes de se faire rembourser la différence en cas de baisse de prix d’un article déjà acheté.
Proposer des offres digitales, personnalisées, au bon moment : c’est ce que propose Wikibuy à ses e-commerçants et marques partenaires. En effet, grâce à la technologie développée par la plate-forme et sa gestion en temps réel, elle permet aux marques de s’immiscer dans le parcours d’achat des consommateurs, où qu’ils se trouvent, y compris sur Amazon… Wikibuy a donc développé un outil extrêmement puissant de fidélisation et de connaissance client. C’est précisément ce qui intéresse Capital One, en tant que 3ème émetteur de cartes américain. La banque va ainsi disposer d’un écosystème digital opérationnel, lui permettant de fidéliser ses porteurs avec des offres pertinentes et personnalisées.
2/ Avec Yunar, Deutsche Bank crée sa plate-forme mobile de fidélité et de paiement
Deutsche Bank vient de lancer en test une application mobile baptisée Yunar. La généralisation est envisagée pour le premier trimestre 2019. Cette application a été conçue comme un wallet mobile destiné à remplacer tout le contenu d’un portefeuille : cartes de fidélité, moyens de paiement, carte d’identité, etc.
Deutsche Bank se distingue d’abord par le niveau très ambitieux de son projet, qui réunit des fonctionnalités généralement séparées. S’il est commun d’associer le paiement et la fidélité, les autres fonctionnalités envisagées par la banque sont rarement présentes.
Autre point différenciant, le choix de commencer le projet par la fidélité et non par le paiement. En effet, la plupart des wallets du marché se sont d’abord lancées sur le paiement, pour y adjoindre dans un second temps les options de fidélité. Ce choix reflète la stratégie de la banque qui veut avant tout se fixer sur les préoccupations de ses clients : être récompensé pour ses achats et dématérialiser ses nombreuses cartes de fidélité, quel que soit le moyen de paiement utilisé.
Elle cherche ainsi à s'ouvrir à des non-clients : la banque fait le choix d’une application gratuite, qui entre sur le marché par le biais de la fidélité. Elle va donc toucher d’emblée une cible très large, puisque les trois quarts des Allemands adhèrent à au moins un programme de fidélité ; parmi ceux-là, 73 % détiennent des cartes auprès de plus de trois enseignes.