Le courtier Bessé s'approprie l'assurance paramétrique

LES FAITS

• Le courtier en assurances Bessé vient d'annoncer la création d'un département dédié à l'assurance paramétrique.

• L'évolution du marché et des conditions climatiques mondiales sont au coeur de cet engagement.

• Ce nouveau département, baptisé Bessé Parametrics, s'intéressera particulièrement à l'exposition aux risques des entreprises. Le courtier estime en effet que 80 % des entreprises ont une activité météo-sensible et à 5 ans, le risque climatique sera celui qui pèsera le plus lourd sur le modèle économique de ces entreprises, derrière le risque Cyber.

• Objectif : évaluer les risques climatiques avec plus de précision.

• Les indices et paramètres utilisables dans le cadre du calcul de risque seront les suivants : 
  • les données climatiques comme les précipitations, les températures, le taux d'humidité...
  • les évènements et mesures de catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les inondations, les cyclones, les tsunamis…
  • les mesures satellitaires comme les feux de forêts, la sècheresse, la biomasse des végétaux…
  • les mesures économiques comme les niveaux de productions, le nombre d'entrées, les indices boursiers.

ENJEUX

• S'adapter à l'évolution climatique : Il y a 6 ans lors de la COP21, Henri de Castries prévenait qu'"Un monde plus chaud de 4 degrés sera impossible à assurer." Par cette phrase célèbre, le PDG d'AXA mettait une mesure sur un évènement qui n'a cessé de s'amplifier depuis, avec la mulitplication des incidences de castastrophes naturelles.  

• Ajuster le calcul des risques et les tarifs : Face à cette évolution, les assureurs ont dû effectivement revoir leur capacité à prendre en charge ces risques, segmenter davantage les profils et durcir les conditions d'acceptation de ce risque. Le calcul du risque assurantiel s'est toujours basé sur l'analyse de facteurs et données précises. Mais dans ce contexte-là, l'utilisation de données massives devient indispensable et représente une opportunité majeure pour rendre les calculs et le coût du risque toujours plus précis et objectif. Bessé se propose donc de diffuser l'assurance paramétrique, en complément des contrats habituels, pour éviter aux entreprises d'être pénalisées à l'avance. Le courtier s'appuiera pour cela sur son expérience dans le secteur de l'agro-alimentaire, particulièrement exposé à ce type de risques.

• S'appuyer sur les évolutions technologiques : En 2025, l’International Data Corporation estime qu’il y aura dans le monde 56 milliards d’appareils connectés, soit deux fois plus qu’en 2020. Avec la 5G, ces appareils représenteront une source de captation de données majeure, favorable au développement de l'assurance paramétrique. Face à cette croissance de l'équipement technologique, Bessé estime que l'accompagnement et le conseil d'un courtier seront d'autant plus nécessaires aux entreprises pour s'orienter dans ces nouveaux contrats.

MISE EN PERSPECTIVE

• L'assurance paramétrique a déjà été testée par de grands assureurs, comme AXA pour les retards de vol, Metlife pour les risques de diabète gestationnel chez les femmes enceintes ou encore Allianz pour couvrir les mauvaises récoltes. 

• Du côté des AssurTech, c'est aussi l'assurance annulation de voyage qui a inspiré Koala par exemple.

CHIFFRES CLES

• 140 milliards d’euro de pertes engendrées par les catastrophes naturelles et humaines en 2019
• 56 milliards du montant de ces pertes couvert par le marché de l’assurance traditionnelle
• 25% seulement des pertes agricoles annuelles sont assurées
• 80% de ces pertes sont provoquées par de la sécheresse
• La période de retour d’une sécheresse de l’ampleur de celle connue en 2003, passerait de 20 ans à 11 ans d’ici 2040
• D’ici 2040, l’impact de la sécheresse devrait tripler la charge moyenne annuelle aujourd’hui constatée
• Le péril inondation représentera 34 Md€ d’indemnisations par les assureurs d’ici 2040, soit +104%3 par rapport à la dernière décennie