Le Compte-Nickel racheté par BNP Paribas !
L’annonce a fait l’effet d’une bombe. BNP Paribas vient de révéler son acquisition de Compte-Nickel ; une alliance inattendue pour certains, décevante pour d’autres. Un très beau « coup » pour la banque, mais qui peut sembler difficile à justifier pour le Compte-Nickel qui attirait justement ses clients grâce à la promesse d’un compte « sans banque ». Il s’agit surtout d’un marqueur dans l’évolution du monde de la FinTech.
Ouvrir un compte en cinq minutes dans les bureaux de tabac ne sera désormais plus une promesse portée par un acteur non bancaire, mais bien par l’une des principales banques historiques françaises : BNP Paribas. Cette dernière vient en effet de racheter 95 % du capital de la Financière des Paiements Electroniques à l’origine du Compte-Nickel.
Concernant le montant de cette transaction, il n’a pas été officialisé mais certaines informations font état de plus de 200 millions d’euros. Il est clair en tous les cas que ce rachat fait figure de transaction record s’agissant de l’acquisition d’une FinTech en France.
Cette association doit recevoir les autorisations nécessaires pour être validée. Le management ne changera pas, ni le réseau de distribution, qui devrait même s’étendre. Compte-Nickel table sur des objectifs élevés : 2 millions de comptes d’ici 2020.
Analyse : Une première réponse à l’avenir de la FinTech
Le dernier retour chiffré de l’activité du Compte-Nickel datait de février dernier. La FPE se félicitait d’avoir réussi à imposer son offre alternative en seulement 3 ans. Un demi-million d’utilisateurs avaient alors été conquis par sa promesse (540 000 aujourd’hui). La communication du Compte-Nickel surfait d’ailleurs largement sur l’effet post-crise financière et sur la perte de confiance des consommateurs vis-à-vis des banques. Pourtant, la FPE a finalement transigé pour assurer son avenir en s’adossant à un grand groupe.
Les banques font leur marché. Car le monde de la FinTech est avant tout celui des investisseurs. BNP assure ainsi l’avenir de cet acteur hors-norme et consolide sa présence digitale, tout en permettant la sortie du fonds Partech et d’autres investisseurs. Pour la banque, il s’agit en tous cas d’une très belle opération de communication et d’un moyen de compléter son dispositif de services financiers alternatifs, à côté d’Hello Bank!. Et pour le marché financier en général, l’annonce confirme que la relation entre banques et FinTech ne se résume pas à une concurrence frontale, les unes ayant besoin des autres. Ce mouvement de rachats ne fait donc probablement que commencer.