L'Argentine pionnière dans l'adoption du Bitcoin : une révolution économique en marche

L'Argentine veut s'ériger en pionnière dans l'adoption officielle des cryptomonnaies, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l'histoire économique du pays et rejoignant le mouvement mondial vers la reconnaissance accrue des cryptomonnaies.
LES FAITS
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Le nouveau gouvernement argentin, dirigé par le président Javier Milei, a récemment pris une décision audacieuse en reconnaissant officiellement les contrats libellés en Bitcoin et autres cryptomonnaies devant les tribunaux du pays.
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Diana Modino, la ministre argentine des Relations étrangères et du Commerce international, a déclaré sur le réseau social X que "les contrats peuvent être conclus en bitcoin", ouvrant ainsi la voie à une utilisation plus généralisée des cryptomonnaies dans l'économie argentine.
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Cette décision s'inscrit dans le contexte d'une économie en proie à une hyperinflation, avec une inflation dépassant les 160 % sur un an.
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Le président Milei, élu sur un programme axé sur la réduction de l'intervention de l'État et la stabilisation économique du pays, a également exprimé sa volonté de dollariser l'économie argentine pour atténuer les effets de l'inflation.
ENJEUX
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L'adoption officielle des cryptomonnaies en Argentine intervient à un moment où la population cherche des alternatives aux fluctuations politico-économiques, notamment face à une inflation proche de 90 % et à la dévaluation du peso : dans ce contexte, de nombreux Argentins ont déjà embrassé les cryptomonnaies, plaçant l'Argentine en 15e position du classement mondial des pays adoptant le plus les cryptos en 2023, selon le cabinet Chainalysis.
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Cette décision historique de l'Argentine d'adopter officiellement le Bitcoin dans son système économique s'aligne sur une tendance mondiale de reconnaissance croissante des cryptomonnaies : la déclaration de la ministre Modino s'inscrit dans le cadre de mesures économiques d'urgence prises par le gouvernement argentin, telles que la dévaluation du peso de plus de 50 %, la réduction des subventions et l'ouverture à la privatisation d'entreprises publiques. Dans le même temps, le président Milei, en favorisant la dollarisation de l'économie, cherche à apporter une stabilité à un pays souffrant d'une crise économique aiguë.
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Face à ces changements, la population argentine montre un intérêt croissant pour les cryptomonnaies en tant que moyen de protéger ses économies des fluctuations monétaires : près de 60 % de la population estime que le Bitcoin peut maintenir la valeur de leurs économies sur une période de deux ans, selon un sondage du cabinet de conseil "Morning Consult".
MISE EN PERSPECTIVE
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Alors que l'Argentine embrasse les cryptomonnaies, Singapour, autrefois considéré comme un havre pour les acteurs des cryptomonnaies, adopte une approche plus stricte. L'Autorité monétaire de Singapour met en garde contre la spéculation excessive autour des cryptoactifs et envisage des règles plus strictes, illustrant la diversité des approches adoptées par les nations face à la montée en puissance des cryptomonnaies.
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En parallèle, un autre mouvement s'inscrit dans la tendance croissante, soulignant l'intérêt croissant des institutions financières à explorer les actifs numériques, avec notamment, un engouement pour les stablecoins. Ces développements reflètent une dynamique mondiale croissante en faveur de l'exploration des cryptomonnaies et des technologies de paiement innovantes.
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La Deutsche Bank, en partenariat avec Galaxy Digital et Flow Traders, prévoit de lancer son stablecoin en Euro, AllUnity, via sa branche DWS, avec une approbation prévue de la BaFin allemande dans les 12 à 18 mois. De son côté, la Corée du Sud prévoit un projet pilote de sa propre monnaie numérique de banque centrale (CBDC) impliquant 100 000 citoyens d'ici le quatrième trimestre 2024. Visa cherche également à accélérer les paiements transfrontaliers avec des stablecoins, étendant ses capacités avec Crypto.com, Worldpay et Nuvei via la blockchain Solana.