L’EPC enrichit son livre blanc sur le paiement mobile
Ce document de haut niveau fait la synthèse sur l’apport des dernières avancées dans l’initiation sur mobile de virements et de paiements par carte.
Suivant ses éditions de 2010 et 2012, l’étude de référence de l’EPC accroît son ambition en reflétant l’évolution rapide de l’écosystème des transactions initiées sur mobile et la richesse accrue de ses modèles. Décrivant de plus nombreuses variantes de l’achat mobile de proximité, il documente enfin l’émergence de technologies-clés et de nouveaux acteurs.
Se concentrant toujours sur le téléphone comme canal initiant la transaction (l’opération elle-même utilisant les instruments SEPA actuels), l’achat mobile de proximité est distingué du paiement mobile à distance. L’achat mobile de proximité peut, à son tour, se dénouer soit en paiement monétique NFC, soit en virement SCT (toute autre méthode que NFC). Symétriquement, le paiement mobile distant peut se dénouer en SCT ou en transaction carte. Les options concernant cette dernière ont d’ailleurs été alignées sur le SEPA Cards Stan-dardisation Volume.
En termes de modèles, les conclusions sont doubles. Sur l’achat mobile de proximité, le choix du NFC se décline soit sur le Secure Element, soit sur l’HCE. Ce choix technologique est très structurant sur le modèle de service et sur les rôles des acteurs respectifs. Pour les autres paiements de proximité non monétiques, un éparpillement de solutions et modèles résulte de l’absence de standardisation : QR codes, Bluetooth…
Sur le m-paiement à distance, trois conditions doivent toujours être réunies : (quasi)-instantanéité du paiement, caractère définitif de l’exécution pour le bénéficiaire et simplicité, tant dans l’initiation de l’ordre que dans l’identification du bénéficiaire par le payeur. Les deux premiers défis sont en voie d’être surmontés. Etablissements financiers et systèmes interbancaires développent le virement en temps réel, selon les règles EPC du SCT Inst, qui imposent une confirmation d’exécution ultra-rapide. Vaincre le troisième obstacle sera facilité par la spécification attendue de l’ERPB sur le service d’interrogation d’alias standardisé. Il conditionne l’usage des numéros mobiles comme alias pour l’IBAN du bénéficiaire.
ur cette base, l’EPC va développer avec les autres secteurs impliqués et leurs organes des spécifications ouvertes d’interopérabilité pour le paiement mobile. C’est une condition-clé pour son essor, comme démontré par le rapport de l’ERPB sur le paiement mobile de proximité.
Notre analyse - M-transactions : le paiement à distance mieux placé que celui de proximité ?
Ce rapport à la pointe de la technologie reflète le consensus de place. Mieux, il vise à motiver, par une vision exhaustive, les candidats sur ce marché. Loin d’être un énième rapport, il forme le socle de son développement concerté, alors que coexistent de nombreuses solutions souvent propriétaires.
A cela s’ajoute l’impulsion désormais donnée par l’ERPB. Fin novembre, il a rappelé à son Mobile Proxy Forum les chantiers restants : règles, analyse technique et juridique, choix du ou des prestataires du service d’alias d’IBAN (SPL). L’ERPB table sur une activation proche du lancement du SCT Inst, fin novembre 2017, afin que chacun bénéficie d’un effet d’entraînement réciproque. Cela pourrait bien fournir la masse critique pour l’adoption du m-paiement à distance, particulièrement pour le P2P.