Kresus automatise l'escompte commercial
Moins de six mois après son lancement, la fintech Kresus lève des fonds avec l'ambition de se positionner sur le marché du règlement anticipé des factures. Quelques acteurs se sont positionnés sur ce créneau, avec des offres alliant automatisation et numérique.
LES FAITS
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Lancée en début d'année, Kresus vient tout juste de boucler une première levée de fonds d'un million d'euros auprès de business angels et de bpifrance.
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Kresus propose une solution automatisée qui prend en charge l'intégralité du paiement anticipé des factures des entreprises, depuis le paramétrage des règles qui permettent de définir le taux d'escompte, jusqu'à l'enregistrement comptable de l'opération. Kresus récupère automatiquement les factures et envoie automatiquement des offres en fonction des règles fixées.
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Cible : sa solution vise particulièrement les grosses PME et grands comptes qui sont à mêmes de dégager du cash rapidement.
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Pour se rémunérer, Kresus facture un abonnement et une commission sur les gains.
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La fintech vend en direct sa solution mais passe aussi par des courtiers spécialisés en placement de trésorerie.
ENJEUX
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Valoriser sa trésorerie : en l'absence de solutions de placements court terme sécurisées qui rapportent, l'escompte est une solution simple qui connaît un succès croissant, car elle n'immobilise la trésorerie que le temps du délai de paiement, sur des périodes très courtes. D'où l'intérêt croissant pour la solution de Kresus.
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Prendre soin de ses fournisseurs : Kresus se définit aussi comme un acteur engagé en faveur des donneurs d’ordre et des fournisseurs. Les entreprises peuvent créer leur avantage compétitif grâce à Kresus en se positionnant comme un acteur qui prend soin de sa supply chain et qui traite de façon exemplaire ses fournisseurs en proposant des paiements anticipés. En France, où plus de la moitié des factures sont réglées en retard, 25 % des défaillances de PME seraient dues aux retards de paiement ; dans ce contexte, l'utilisation de cette solution peut apparaître comme un facteur de différenciation pour les entreprises.
MISE EN PERSPECTIVE
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De plus en plus de fintech s'attaquent au délai de paiement, qui reste une préoccupation majeure des chefs d'entreprise, en particulier des plus petites. Libeo, qui a fait l'acquisition de TrackPay, un logiciel qui permet de réduire les délais de paiement des TPE et PME, vient de rentrer au capital de Rubypayeur, une solution de recouvrement communautaire.
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Defacto, qui vient de lever 15 millions d'euros, a de son côté opté pour du crédit instantané pour les PME et prévoit de se lancer dans le paiement en plusieurs fois en visant particulièrement les indépendants.
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D'autres start-up, comme le logiciel de comptabilité Pennylane ou la néo-banque Qonto, intègrent aussi des services pour réduire les délais de paiement.