"Initiative Sécheresse", les assureurs se mobilisent pour trouver des solutions innovantes
Face à l'explosion du risque climatique, un secteur se trouve particulièrement impacté, celui de l'assurance. Parmi les principaux risques en France, celui de la sécheresse et ses conséquences sur les habitations. France Assureurs, CCR et la Mission Risques Naturels (MRN) se sont mobilisés pour lancer une réflexion commune autour de l'évolution de leurs offres et leur adaptation à cette menace de plus en plus marquée.
LES FAITS
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France Assureurs, CCR et la Mission Risques Naturels se sont associés pour lancer un nouveau projet baptisé "Initiative Sécheresse". Ce dernier vise à apporter une réponse adaptée au problème du dérèglement climatique qui amplifie les phénomènes de sécheresse à l’origine du retrait-gonflement des sols argileux (RGA) et provoque des fissures sur les maisons individuelles.
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L'objet de ce projet est d'analyser les solutions de prévention et de protection additionnelles, de mieux les adapter et d'optimiser les protections et les prises en charge.
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Le cas de plus de 300 maisons exposées sera particulièrement analysé afin de définir les bonnes méthodes de prévention et de réparation, suivant la préconisation d'experts dédiés.
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Quatre familles de solutions de prévention et de protection additionnelle sont pour l'instant envisagées :
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la réhydratation des sols (par injection d’eau à proximité des fondations en période de sécheresse) ;
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la protection des sols (via l'installation de dispositifs de confinement des fondations (géomembrane, écran anti-racine, drainage…) ;
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le traitement des sols (par injection d’une solution à proximité des fondations) ;
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la reprise en sous-œuvre (grâce à l'installation de micropieux ou de longines au niveau des fondations).
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Le projet va s'étendre sur cinq ans et implique notamment des assurés volontaires. Des points d'étape seront réalisés chaque année avant un bilan complet.
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L'Etat français est également investi dans ce projet puisque l'initiative a été coordonnée avec les services de Bruno Le Maire, Ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Le projet, qui devrait coûter près de 8,5 millions d'euros, est par ailleurs subventionné en partie par l'Ademe, l'Agence de la transition écologique.
ENJEUX
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Un boom des sinistres : Le coût des sinistres liés au phénomène de fissures des habitations individuelles impactées par les épisodes de sécheresse est en forte augmentation. S'il était estimé à 400 millions d’euros par an en moyenne entre les années 1989 et 2015, ce chiffre a explosé pour atteindre 1 milliard d'euros de dommages par an en moyenne sur la période de 2016 à 2020. Et l'année 2022 a enregistré un triste record, avec un coût estimé à plus de 3 milliards d’euros.
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Rendre les habitations plus résilientes : Le risque réel tend à se renforcer s'agissant de la sécheresse et le projet actuel vise donc dans un premier temps à optimiser les installations existantes pour tabler avant tout sur l'effet positif de la prévention.
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Maîtriser le risque : Le second volet du projet est plus curatif puisqu'il s'agit de trouver des solutions de prises en charge des sinistres les plus efficaces et moins coûteux possibles afin de de maîtriser les conséquences du risque RGA à long terme pour les assurés, les assureurs et l’État.
MISE EN PERSPECTIVE
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La menace de la formation de fissures sur les maisons individuelles construites sur des sols argileux concerne au total plus de la moitié des maisons individuelles en France, soit 11,1 millions. Et 3,3 millions d’entre elles seraient déjà fortement impactées.