Facebook voit grand pour son IA
Facebook annonce le lancement officiel de son outil d’Intelligence Artificielle pour Messenger présenté l’an dernier : « M ». Dans la continuité logique de ce qui a été présenté par le groupe en 2016, Facebook dévoile donc son intelligence artificielle et enrichit ses fonctionnalités de paiement, en proposant notamment une option dédiée aux groupes.
Dévoilé en 2015, on en sait désormais un peu plus sur « M », qui scanne les conversations des utilisateurs de Messenger pour suggérer des actions opportunes. M est capable d’identifier tout renvoi à des paiements et/ou demandes de remboursement. Certaines expressions génèrent ainsi des liens, intégrés à des bulles de conversation. Ils amènent l’usager vers le service de paiement P2P de Messenger ; de là il peut régler ses dettes par carte depuis la plate-forme.
M suggère également d’autres types d’actions : envoi d’éléments tels que des stickers, localisation de l’utilisateur, élaboration d’un plan en vue d’un rendez-vous, mise en place de sondages pour les groupes, commande de taxi, etc. M fonctionne sur les conversations privées et celles des groupes.
M traque également tout besoin lié à la mobilité, en intégrant des renvois à Uber et Lyft. Elle devrait ainsi permettre l’organisation de déplacements et pots communs, entre autres. Ces fonctionnalités concerneront pour commencer le marché américain.
Notre analyse - M : entre menace et opportunité
L’interface de cet assistant virtuel a fait l’objet de plusieurs mois de test et a été travaillée pour rendre les paiements et transferts « invisibles » aux yeux des membres. Elle prône un parcours sans couture mis en valeur dès 2015 et complète la gamme d’outils liés aux paiements présentés au fil des mois par Facebook.
Le réseau se positionne comme un facilitateur et souhaite créer un environnement complet susceptible de retenir ses utilisateurs pour divers types d’interactions sociales, à la manière d’une messagerie comme WeChat. Son IA synthétise les paiements entre particuliers et les transactions d’e-commerce, tout en ajoutant plusieurs fonctionnalités auxquelles les usagers accéderaient autrement via des prestataires tiers.
Des déploiements sur d’autres marchés sont déjà prévus. Par ailleurs, Facebook pourrait envisager à terme d’ajouter plus de services en rapport avec les paiements et la gestion des finances. A ce titre, on peut imaginer l’étendue des opportunités qui se présentent pour le réseau social en tant qu’initiateur de paiement… cette perspective souligne le risque de « désintermédiation » pour les moyens de paiement sous-jacents et pour les acteurs financiers.