Carrefour et Google s’associent dans l’e-commerce
L’enseigne de la grande distribution continue sa mue digitale. Après le partenariat en Chine avec Tencent, Carrefour signe un nouvel accord avec le géant américain Google. Le partenariat porte sur la digitalisation du groupe français, le développement de nouvelles expériences d’achat via Google Assistant et la création d’un laboratoire d’innovation dédiée à l’intelligence artificielle. Les distributeurs font preuve de pragmatisme en s’alliant avec les géants du Web.
L’accord prévoit ainsi l’ouverture à Paris d’un lab de création, en partenariat avec Google Cloud, et l’installation d’outils de bureautique labellisés Google pour près de 160 000 employés de Carrefour.
En outre, ce rapprochement concerne la commande par la voix. Le client pourra passer sa commande auprès de Carrefour en parlant à son enceinte connectée Google Home, son assistant personnel Google ou via Google Shopping Actions. Les transactions seront réalisées par Google, mais les données transiteront par Carrefour, puisque le client devrait créer un compte personnel auquel seront associés ses moyens de paiement. Le client pourra par la suite se faire livrer ou récupérer ses courses en magasin.
Le dispositif sera lancé au deuxième trimestre et concernera dans un premier temps les produits non-alimentaires. Pour les produits alimentaires, l’offre sera fonctionnelle début 2019. Google a affirmé être en discussions avec plusieurs acteurs français de la grande distribution pour un déploiement éventuel du dispositif. Ce dernier est déjà en place entre autres chez Fnac Darty.
Mise en perspective – Les partenariats distributeurs/géants du numérique se multiplient
Dans le cadre de son plan de transformation Carrefour 2022, le distributeur multiplie les partenariats pour investir différents champs. Outre le partenariat avec Tencent pour le lancement d’un supermarché connecté, l’enseigne a racheté Quitoque et passé un accord avec Marmiton qui utilise la plate-forme de data intelligence de Carrefour, Xperiences. Le partenariat avec Google devrait lui permettre de faire son entrée dans le secteur du commerce vocal, un marché à fort potentiel qui nécessite des compétences technologiques que les GAFA ont déjà préemptées. La concurrence s’active d’ailleurs sur ce front. En mars, c’est Monoprix qui annoncé un accord avec Amazon pour proposer les produits alimentaires de l’enseigne aux clients du service Amazon Prime Now.
Pour Google, il s’agit de faire face aux ambitions d’Amazon qui a fait couler beaucoup d’encre en juin dernier avec le rachat de Whole Foods Market. Ce n’est pas la première fois que Google s’allie avec un géant de la distribution pour contrer Amazon. Le groupe avait déjà noué un partenariat similaire aux Etats-Unis avec Walmart mais le dispositif français a la particularité d’être ouvert aux produits agroalimentaires frais.