AXA expérimente l’assurance des véhicules autonomes

Lors du Mondial de l’Auto, AXA et le fabriquant de navettes autonomes Navya ont annoncé un partenariat. L’objectif est double : co-construire une offre d’assurance adaptée aux clients de Navya et partager des données d’usage pour anticiper les risques propres aux véhicules autonomes.

Navya et AXA ont passé un accord d’une durée de trois ans. Le premier objectif est de collaborer à la création d’une offre packagée, fournissant le véhicule avec son assurance. Les premiers contrats pour être opérationnels en 2019.

Pour Navya, c’est une opportunité de rassurer ses futurs clients et de démocratiser l’usage de ses navettes autonomes. AXA pourrait aussi, par la même occasion, devenir l’assureur du fabriquant.

L’autre pan du partenariat concerne le partage de données entre les deux acteurs. D’un côté, AXA récupèrera les données d’usage recueillies par Navya sur 89 navettes en circulation dans 17 pays. Ce qui lui permettra de mieux connaître les risques inhérents à ces véhicules et les usages qui en sont faits. De l’autre, Navya exploitera les données enregistrées par AXA sur les comportements des véhicules traditionnels et sur leurs trajets. L’objectif est cette fois de comprendre comment harmoniser la circulation des véhicules autonomes au milieu de véhicules qui ne le sont pas, sans provoquer d’incidents.

Notre analyse - Au-delà de l’assurance, un apprentissage des nouvelles mobilités

AXA a déjà développé de nombreux partenariats avec des acteurs de la mobilité, pour accompagner l’évolution rapide de ce marché : avec des acteurs de la mobilité collaborative (comme Blablacar ou Ouicar), de l’économie à la demande (Uber ou Deliveroo) ou encore avec des loueurs (comme ALD).

Avec ce partenariat, AXA adopte une position plus anticipative. Au-delà de la « simple » conception d’un contrat d’assurance adapté, il s’agit surtout pour l’assureur de comprendre l’impact de ces nouvelles technologies de véhicules sur l’ensemble de la mobilité des personnes. Comme l’indiquent les premiers tests, la circulation de véhicules autonomes peut en effet être une source d’accident si elle ne prend pas en compte la circulation environnante de véhicules non autonomes ; à titre d’exemple, le temps de freinage d’un conducteur est plus long qu’un freinage d’urgence déclenché par un véhicule semi-autonome ; autant de paramètres à prendre en compte pour permettre une démocratisation efficace de ces nouveaux modes de mobilité.