Au Kenya, le microcrédit-bail est une réalité

Depuis quelques années M-Kopa Solar s’est donné pour mission de permettre à des millions de ménages à faibles revenus d’acquérir des kits solaires, en développant un modèle économique basé sur le « pay-as-you-go ». Forte de son succès, la start-up africaine a réalisé plusieurs levées de fonds et déclare désormais les scores de crédit de plus de 250 000 prêts de son portefeuille à la centrale des crédits kenyane.   

Les clients n’ayant pas la possibilité d’être connectés au réseau d’électricité national peuvent acheter à crédit (leasing) le capteur solaire individuel M-Kopa Solar. Ils doivent dans un premier temps effectuer un dépôt initial d’environ 30 euros pour la location de l’équipement, puis verser 0,44 euro par jour pour l’utilisation quotidienne des « crédits » de consommation énergétique.

En pratique, l’opération se fait par le biais de la plate-forme de paiement de M-PESA. Après un an de paiement, le kit devient alors la pleine propriété des clients M-Kopa, qui peuvent alors accroitre sa puissance.

La société intègre des capteurs GSM dans les systèmes solaires afin de surveiller la performance de ses kits mais aussi de régler l’utilisation en fonction des paiements effectués par les consommateurs. A défaut de paiement le service est automatiquement coupé.

Notre Analyse : Quand les entreprises non financières se mettent au crédit  

Dans un pays où une grande partie de la population ne dispose pas d’un accès aux services bancaires, M-Kopa Solar table sur une innovation très présente. En effet, le succès du paiement mobile au Kenya ne se dément pas, M-Pesa s’est imposé comme le système de paiement le plus populaire dans le pays. D’où la réussite de l’offre prépayée de la jeune pousse.

Outre le mode de paiement et la tarification très basse, l’offre de microcrédit de M-Kopa Solar se distingue par son accessibilité et sa praticité. Contrairement aux institutions de microfinance, la société ne requiert aucune garantie. Elle a d’ailleurs rapporté que 92 % de ses comptes sont dans une situation positive. Ce qui a permis à la start-up d’accorder 120 000 crédits complémentaires pour l’acquisition d’autres biens et services.

La start-up a été plusieurs fois primée pour son modèle d’affaire au niveau national et international. Séduisant ainsi de nombreux fonds d’impact investing. Elle a d’ailleurs réussi à lever plus de 7 millions de dollars l’an dernier.