La monnaie basque s’installe sur les cartes de paiement
Euskal moneta, association à l’origine d’Eusko, vient d’annoncer que sa monnaie locale pourra bientôt être dépensée par carte bancaire. Ce choix de diversification des moyens de paiement doit participer à l’adoption de l’Eusko.
Dès le mois de juin 2015, les premières transactions par carte en euskos (un eusko équivalant à un euro) pourront être réalisées au Pays Basque. Côté utilisateurs, les cartes pourront être rechargées en ligne. Côté commerçant, un logiciel spécifique devra être installé sur leur terminal de paiement.
300 000 euskos sont actuellement en circulation au Pays Basque. La monnaie compte actuellement 3 000 adhérents qui peuvent réaliser des achats auprès des 550 commerçants et professionnels accepteurs. Ces volumes en font la plus importante monnaie locale en France.
L’objectif de cette monnaie locale est avant tout de défendre l’identité basque, les produits locaux et la langue de la région.
Quel modèle pour faire vivre une monnaie locale ?
L’initiative de l’association Euskal moneta prend exemple sur un modèle allemand. Selon la coprésidente, le paiement par carte aurait participé à l’explosion de l’usage des monnaies locales, multiplié par quatre. Au-delà de son caractère régionaliste et éthique, cette initiative est une première en France où aucune monnaie locale n’était utilisable par carte. Pour y parvenir, un partenariat avec un EME* est envisagé.
Notre Analyse : Un modèle français qui fait de la résistance
Les monnaies locales se sont multipliées ces dernières années : Nanto, Sol-Violette toulousain ou Galléco d’Ille-et-Vilaine. Ces monnaies peinent néanmoins à s’imposer dans le portefeuille des usagers.
La numérisation est une solution pour en étendre les usages. En avril 2013, Toulouse avait déjà fait le pari du format numérique afin de permettre aux 1 200 utilisateurs de payer à distance en Sol-Violette. Le boom attendu n’a finalement pas eu lieu : 1 800 adhérents en juillet 2014.