Host Card Emulation : Visa et MasterCard entrent dans la course
A leur tour, les réseaux internationaux Visa et MasterCard apportent leur soutien à l’émulation de carte sur mobile (HCE). Ce dispositif vise à permettre les paiements mobiles sans contact tout en contournant le stockage des données sur la carte SIM : une technologie émergeante… et la fin d’une rente pour les opérateurs.
La HCE permet de reproduire une carte de paiement grâce à une application sans contact sur smartphone Android. Les données de ces cartes sont stockées sur des serveurs distants, sécurisés, sous le contrôle des établissements financiers.
Une norme pour Visa payWave est déjà disponible. Elle s’accompagne d’un kit de développement pour ceux qui souhaiteraient concevoir leurs propres applications. Une plate-forme d’émission de tokens est également envisagée pour remplacer les PAN*. Les paiements in-app et les QR codes seront pris en charge ultérieurement. Pour le moment, Visa compte parmi ses premiers utilisateurs des banques australiennes (ANZ et NAB) et nord-américaines (RBC and U.S. Bank).
MasterCard, de son côté, prépare des spécifications à paraître au cours du premier semestre. Le réseau s’est associé à Capital One et Banco Sabadell pour éprouver cette approche au travers de tests à petite échelle.
Notre analyse : Le « début de la fin » pour les paiements NFC SIM-centriques ?
Ces évolutions suivent de près l’annonce de Bankinter qui, en Espagne, envisage de lancer son service d’émulation carte dès cette année (voir la brève dédiée).
Autant d’initiatives stratégiques susceptibles de faire de l’ombre aux opérateurs dont les SIM perdent leur caractère central : ces cartes virtuelles viennent concurrencer les schémas actuels du NFC mobile de manière frontale, schémas dans lesquels l’application réside dans le Secure Element sur les SIM des téléphones. Les émetteurs, pour leur part, évitent ainsi d’investir dans la location d’espaces télécom dédiés à leurs applications.
Avec le soutien des réseaux, d’établissements bancaires et de géants comme Google, une alternative semble se dessiner pour le paiement de proximité sans contact. Reste à savoir si les commerçants adhèreront eux aussi son usage.