Fraude carte : rapport Europol sur la fraude à la carte bancaire

• Selon un récent rapport d'Europol, la fraude à la carte bancaire représenterait toujours près d'1,5 milliards d'euros. Bien que les mesures prises pour lutter contre la fraude CP aient porté leurs fruits et permis une diminution continue depuis 2008, ce, en dépit du nombre croissant de cartes en Europe (plus de 726 millions selon ce même rapport), le défaut d'adoption EMV à l'international porte encore atteinte aux mises en œuvre européennes.

• Une forte augmentation des niveaux de fraude hors-Europe a en effet été constatée (DAB et TPE compromis) en République Dominicaine, en Colombie, en Russie, au Brésil, au Mexique ainsi qu'aux États-Unis. En 2011, la quasi totalité des cas de fraude CP sur des cartes européennes auraient résulté d'opérations illégitimes perpétrées à l'étranger : les États-Unis ont d'ailleurs fait l'objet de rapports de la part de l'ensemble des États membres de l'Union.

• Outre la nécessite d'une mise en conformité EMV globale, Europol souligne l'intérêt des solutions de blocage de carte (« geoblocking ») et mentionne le cas de la Belgique où cette mesure aura permis une diminution drastique du nombre de cas de fraude par skimming.

• La fraude CNP progresse quant à elle, atteignant 900 millions d'euros, alors que les données cartes continuent de se monnayer sur Internet.

• Pour remédier à cette situation, Europol préconise notamment la coopération entre forces de l’ordre européennes et non-européennes, une harmonisation légale au niveau de l'Europe pour lutter contre le crime organisé et souhaite imposer des rapports en cas de constat de faille de sécurité.     

Source : Europol Situation Report

• Ce rapport, dont la publication coïncide avec l'ouverture de l'EC3, souligne l'intérêt d'une coopération à grande échelle pour lutter contre les réseaux criminels.

• Il met également en avant l'importance d'une migration globale vers EMV et la poursuite des efforts désormais engagés dans plusieurs régions, dont les États-Unis, où la fraude carte montre d'ailleurs aussi des signes d'augmentation. Cette situation pousse les militants pro-EMV (parmi lesquels, les réseaux de cartes), à faire pression pour une migration plus rapide vers la norme internationale.

• A titre d'exemple, dans son rapport annuel, Discover Financial Services fait état de pertes s'élevant à 93 millions de dollars pour 2012 (70 % de plus qu'en 2010) et Capital One mentionne une augmentation de 20 % entre 2010 et 2011.