PayPal se risque sur le marché russe

• Ayant enfin diagnostiqué un essor, longtemps attendu, de l’e-commerce, PayPal a décidé d’entrer en Russie. Son bureau russe ouvrira dans l’année qui suivra la promulgation de la loi sur le système national de paiements (NPS), examinée depuis un an à la Douma.
• Cette prudence s’explique par le précédent du FAI américain Compuserve, qui avait dû fermer en Russie en 1998, après de trop nombreuses connexions frauduleuses. A ce jour, PayPal discute donc avec les FAI locaux mais aussi les opérateurs mobiles. Son champ de croissance englobe d’ailleurs à terme toute la CEI.
• En 2009, les deux acteurs dominants du paiement en ligne, Yandex.Dengi et WebMoney, contrôlaient plus de 90 % du marché russe. WebMoney, créé et géré depuis 1998 au Belize (Amérique Centrale), opère également dans d’autres pays et annonce 11 millions de clients.

• Depuis 2008, le nombre de Russes connectés à Internet double tous les dix-huit mois. Il devrait atteindre 50 millions de personnes fin 2011 sur 143 millions d’habitants, dont un peu moins de 120 millions d’adultes. Le haut débit croît de 3 % par mois avec une pénétration de près de 30 %.
• Malgré ce contexte porteur, l’e-commerce bute sur l’obstacle de la faible diffusion des cartes de paiement. Peu de cartes émises à l’étranger sont acceptées sur les sites russes. Les e-PSP locaux, WebMoney et Yandex.Dengi, n’acceptent que les virements pour alimenter le solde de leurs comptes en ligne servant pour les paiements. Un paiement en temps réel n’est possible que par SMS surtaxé. Sa commission peut atteindre 40 % de la valeur de l’achat.
• Rappelons enfin que la loi sur le NPS (National Payment System), initiée début 2010, en était à sa troisième lecture à la Douma. Il jette les bases légales de la signature électronique, notamment pour les personnes morales, et d’une carte électronique multi-applicative, servant tant pour les paiements que pour les démarches administratives.

Voir la veille de novembre 2010