VisaNet Brésil coté pour 4,3 milliards de dollars
- L’acquéreur unique des transactions Visa au Brésil, opérateur du réseau national d’autorisation et de compensation Visa, a enfin été introduit en Bourse le 26 juin. La levée de fonds a atteint 4,3 milliards de dollars, ce qui en fait le record mondial sur l’année écoulée. Elle s’est établie au montant haut de la fourchette, soit 15 reals l’action (5,5 euros). De fait, le nombre de transactions par cartes de crédit croît au Brésil de 20 % par an depuis dix ans.
- Installée à Sao Paulo, VisaNet était principalement détenue par Banco Bradesco (40 %), Banco do Brasil (32 %, publique), Banco ABN Amro Real (14 %), Banco Santander et Visa Inc. (10 %), lesquels ont donc cédé toutes leurs participations.
- La cotation a toutefois été entachée d’irrégularités, dix-neuf sociétés de Bourse étant exclues de l’opération pour avoir diffusé des brochures d’information non agréées.
- En parallèle, notons que Citigroup a cédé la plus grande part de ses 17 % dans Redecard, l’équivalent de VisaNet pour MasterCard et aussi processeur pour Diners Club.
- Le marché brésilien de la carte crédit est très prometteur : seuls 6 % des prêts aux ménages sont aujourd’hui octroyés par carte. L’essor prévisible à long terme de la carte dans les marchés émergents, porté en outre, au Brésil, par un déploiement précoce d’EMV, permet aux banques des deux géants de la carte de liquider leur investissement historique. Elles s’assurent des liquidités très attendues, tout en s’adaptant au régime de société cotée qui est désormais celui de MasterCard Worldwide et de Visa Inc.
- Pour autant, en juillet 2007 déjà, Redecard avait été introduit en Bourse à 4,6 milliards de dollars, pour une part de marché au Brésil moitié moindre que celle de Visa. Ce chiffre résume l’impact de la crise. Les 4,3 milliards de Visa sont aussi à rapprocher des 18 milliards de dollars auxquels était encore estimée la société fin 2008.
- Il y a donc eu en réalité une très forte décote par rapport aux attentes. Début juin, la presse économique annonçait encore une levée de fonds de 5,7 milliards de dollars. Sans doute pressées par la crise, les banques actionnaires ont refusé d’attendre meilleure fortune et préféré profiter de l’embellie printanière des places boursières mondiales. L’introduction en Bourse avait en effet été initialement planifiée en septembre 2008, date repoussée avec l’accord du régulateur boursier brésilien, CVM, « pour déterminer le bon niveau de cotation ».
Voir veille janvier-février 2009