5 tendances marquent l’émergence d'un nouvel écosystème du paiement – presse
Conférence de presse ADN'co - Paris, le 3 avril 2012
Observatoire 2011 de l’évolution des Moyens de Paiement © réalisé par ADN’co
L’Observatoire ADN’co, sur l’année 2011 met en évidence le passage d’une logique d’offre pilotée exclusivement par les banques à une logique de demande régie par le style de vie des consommateurs. Un nouvel écosystème se dessine où le besoin de standardisation et la concurrence vont pousser les acteurs à se spécialiser et à s’associer.
Vers un nouvel équilibre vertical
Historiquement, ce sont les banques qui ont toujours accompagné les évolutions du mode de vie des Français. 1967 marque le début de l’industrie bancaire avec la vulgarisation du chèque. Quatre années plus tard, la mensualisation des salaires a engendré la généralisation de ces nouvelles pratiques, suivies par d’autres jusqu’à l’apparition récente du « m-banking ».
2011 marque une évolution dans l’écosystème des paiements où les acteurs se multiplient, la réglementation évolue, et où le consommateur dicte un nouvel équilibre remettant en cause des modèles économiques historiques dans lesquels les banques étaient prédominantes.
… En 2020, les paiements se seront adaptés aux styles de vie des consommateurs et répondront à la phrase suivante : « Où je veux, quand je veux, avec qui je veux et comme je veux ».
… En 2020, les banques ne seront plus nécessairement les seuls acteurs de l’écosystème du paiement et elles devront présenter de nouveaux modèles pour s’adapter aux exigences des consommateurs.
Les cinq tendances majeures observées en 2011
/ La multiplication et la diversification des moyens de paiement alternatifs
- Généralisation du s-commerce et du m-commerce : aujourd’hui, la dimension de plus en plus sociale de l’achat en ligne et le développement du commerce en mobilité, à partir des Smartphones et tablettes, ont conduit de nouveaux acteurs à proposer leurs propres solutions de paiement, tels que :
- Google, porte-monnaie mobile au mois de septembre
- MoveNbank, la première banque « 100 % NFC » au monde, entièrement accessible depuis un mobile.
Selon une étude menée par ADN’co pour la société Limonetik, les moyens de paiement alternatifs pourraient représenter un quart des transactions de paiement en ligne en France d’ici 2015 soit un potentiel de 13,8 milliards d’€.
- Création du statut d’Etablissement de Paiement Européen : à ce jour, la Commission bancaire a attribué ce nouveau statut d’opérateur de paiement à 13 acteurs en France (Aqoba, Rentabiliweb, Slimpay, Afone Paiement, MoneyGlobe…). Ils peuvent désormais gérer des moyens de paiement, privilège autrefois réservé aux banques et aux établissements de crédit. Ce nouveau statut a notamment permis à Rentabiliweb de lancer be2bill, une solution de paiement en ligne « clés en main » à destination des e-commerçants, qui ne seront plus obligés de négocier directement avec leur banque.
Des acteurs d’horizons aussi divers que processeurs, commerçants ou éditeurs prennent ainsi place sur le terrain des moyens de paiement, cherchant à toucher une clientèle plus large, à toujours plus simplifier et sécuriser les transactions en ligne, mais également à s’adapter aux spécificités du mobile : il y aura d’ici 2015 plus de connexions au Web via les mobiles que via les ordinateurs. En 2020, selon Gérard Nébouy, Directeur Général de Visa Europe France, la moitié des transactions de paiement que nous réaliserons se fera par l’intermédiaire d’un téléphone.
Le grand gagnant de cette agitation du marché est le consommateur qui aura de plus en plus accès à une panoplie de solutions de paiement simples adaptées à chaque situation d’achat et qui répondent à l’exigence de « Où je veux, quand je veux ». Peu à peu la distinction s’efface entre les moyens de paiement traditionnels, émis par les banques et les moyens de paiement alternatifs lancés par de nouveaux acteurs.
/ Plus de concurrence et plus de transparence imposées par les régulateurs
- Législation sur la transparence des tarifs bancaires : l’année 2011 a été marquée par de nouvelles interventions des associations de consommateurs en faveur d’une plus grande protection et d’une plus grande transparence des tarifs qui ont abouti à l’obligation pour les banques de publier un relevé annuel des frais bancaires.
- Régulation de la Commission Interbancaire de Paiement : la France compte plus de 60 millions de cartes bancaires en circulation pour plus de 1,2 million de commerçants. Sous l’impulsion des plaintes des commerçants et des associations de consommateurs, l’Autorité de la concurrence a décidé de diminuer le coût de son utilisation. Le premier jalon de cette démarche s’est traduit au mois d’octobre par une réduction de 36 % de la Commission Interbancaire de Paiement, remettant très fortement en cause le modèle économique traditionnel de ce moyen de paiement. Ce changement devrait se poursuivre du fait des nouvelles évolutions réglementaires prévues sur le prélèvement dont l’interchange disparaîtra en novembre 2012 pour les transactions transfrontalières et en 2017 pour l’ensemble des prélèvements.
Dès les années 80, les Banques ont multiplié les services et les canaux d’accès à distance à leurs produits rendant ainsi leurs clients de plus en plus autonomes (par exemple : lancement d’une des premières agences virtuelles par Cortal en 1985, accès au libre service bancaire (LSB) depuis les années 1990).
Aujourd’hui, ce mouvement d’indépendance s’accélère et les banques traditionnelles doivent à présent inventer de nouveaux modèles alternatifs pour répondre à cette évolution.
- C’est le cas par exemple de Tookam, la première banque française 100 % réseaux sociaux, créée par le Crédit Agricole. Les clients de cet établissement peuvent demander à ouvrir un compte depuis Facebook ou Twitter et communiquent librement depuis ces réseaux avec leur conseiller clientèle, joignable plus facilement et surtout beaucoup plus réactif.
- Aux Etats-Unis, Barclaycard vient de lancer un programme de cartes baptisé Ring (le cercle), dont les porteurs sont organisés en communauté et ont accès, tout comme les actionnaires, aux données financières du programme. C’est désormais la banque qui leur « rend des comptes ».
/ L’émergence de marchés de niche
- La microfinance, les services aux expatriés, les transferts d’argent et la téléphonie mobile arrivent en tête des marchés de niche convoités par les banques, avec l’apparition en 2011 :
- de solutions de crédits plus propres : prêt vert éco-groupé par Cetelem, « MonCreditPropre.com ».
- d’un projet d’inclusion financière basé sur le mobile : présenté lors du Mobile World Congress 2012 au mois de février, il repose sur un partenariat inédit entre l’acteur de télécommunication MTN Ouganda (opérant sur tout le continent africain), un centre de recherche financier spécialiste des problèmes de pauvreté et la fondation Grameen de la banque éponyme.
- d’une solution de transfert de fonds dédiée aux non-bancarisés annoncée par MasterCard.
- Arrivée de la finance éthique avec la création d’une nouvelle filiale du Crédit Agricole Kam&Léo (ISR), et le déploiement d’une finance islamique (ADIB, livret d’épargne Sharia pour les enfants).
/ La cybercriminalité se développe sur les moyens de paiement
La fraude des moyens de paiement se diversifie et évolue au même rythme que les paiements sur Internet et voit apparaître une nouvelle forme de cybercriminalité qui augmente de près de 10 % par an et qui devrait se poursuivre jusqu’en 2016 (Gartner). Pour protéger les consommateurs et les commerçants, victimes de cette évolution, les banques historiquement légitimes se rapprochent des nouveaux opérateurs du paiement et proposent :
- De nouvelles initiatives pour protéger les données bancaires : évolution des standards PCI-DSS et PCI-PTS.
- Des solutions dédiées aux consommateurs afin d’améliorer notamment la sécurité des paiements par carte :
- extension en Europe de la Display Card de MasterCard (carte de paiement dotée d’un écran et d’un clavier pour générer un code d’authentification à usage unique),
- apparition de la solution MobiTransact card lock permettant d’activer ou désactiver sa carte depuis un téléphone mobile (Diebold).
Le système bancaire traditionnel est aujourd’hui poussé à son paroxysme face aux grandes tendances 2011, confirmant la fin d’un privilège historique au profit de nouveaux acteurs.
*Méthodologie
ADN’co, cabinet de conseil indépendant, réalise une veille commerciale, technologique et règlementaire dans le domaine de la monétique, des moyens de paiement et des nouvelles technologies sous le nom « Observatoire de l’évolution des moyens de paiement ». Les informations reprises dans ce support sont issues de diverses sources (presse, forums, conférences et études) complétées par l’expertise d’ADN’co. Le document ne vise pas l’exhaustivité mais a pour vocation de constituer une synthèse lisible des principales actualités et tendances identifiées.
A propos d’ADN'co
Société de conseil indépendante, ADN’co est un acteur reconnu dans les domaines de la monétique, des moyens de paiement et des services financiers. A ce titre, ADN’co suit attentivement les tendances et changements qui caractérisent ces marchés. Depuis 1992, ADN’co accompagne ses clients dans les différentes phases de leurs projets de développement.
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La presse en parle :
- L’AGEFI : « Le marché du paiement se redessine - Un foisonnement de nouvelles solutions et des consommateurs plus indépendants transforment le paiement »
- La Tribune : « Moyens de paiement : les banques françaises perdent du terrain »