Mastercard teste la vérification d’identité sur les paiements en ligne en Europe

Mastercard lance un programme pilote en Europe pour tester un service de vérification d’identité numérique visant à sécuriser et simplifier les transactions en ligne. Basé sur les normes EMVCo, ce service devrait permettre aux émetteurs de cartes de vérifier des informations sensibles en temps réel, améliorant ainsi la fluidité des achats en ligne.
LES FAITS
-
Mastercard a annoncé le lancement d’un programme pilote en lien avec la vérification d’identité dans les transactions en ligne.
-
Il sera d’abord déployé dans quelques marchés européens dans le but de tester un nouveau service de vérification d’identité numérique, conçu pour simplifier et sécuriser les transactions en ligne, tout en évitant le téléchargement de documents d'identité.
-
Concrètement le service permet de vérifier en temps réel des informations sensibles comme l’âge, la date de naissance ou encore l’adresse :
-
Lors d’une transaction pour un achat en ligne, certains produits ou services peuvent nécessiter un âge minimum légal. Le marchand demande alors une confirmation à l’acheteur.
-
Au même moment, Mastercard permet au marchand d’effectuer une vérification de l’âge avec l’émetteur, sans que cela ne modifie le parcours d’achat pour le client.
-
La vérification se fait directement via les systèmes de Mastercard, limitant ainsi les échanges de données et donc les risques de propagation.
-
-
Le scheme explique que le service est basé sur les nouvelles normes EMVCo, ce qui le rend interopérable, mais aussi à la hauteur des standards de sécurité attendus aujourd’hui, ce qui devrait faciliter son adoption par les institutions financières en Europe.
-
Si le programme pilote est concluant, Mastercard prévoit de déployer ce service dans d'autres marchés durant l’année 2025.
ENJEUX
-
Une solution dans l’ère du temps : Le service de Mastercard répond aux deux principaux critères recherchés actuellement dans les solutions de paiement, la sécurité et l’expérience utilisateur. En effet, il permet tout d’abord d’éviter le téléchargement de documents d’identité lors d’achats sur internet, réduisant ainsi le risque de fraude. Ensuite, la vérification rapide des informations permet d’améliorer la fluidité des transactions. Cela répond à une demande croissante de processus de paiement plus simples et moins intrusifs, ce qui pourrait intéresser un grand nombre de clients lors de leurs achats en ligne.
-
Standardisation et adoption de normes internationales : En adoptant les standards EMVCo, Mastercard encourage l’harmonisation des pratiques de vérification d’identité à l’échelle internationale. Cela pourrait inciter d’autres institutions financières à adopter des solutions similaires, favorisant une évolution globale vers une gestion plus unifiée et sécurisée de l’identité numérique. Le scheme américain a par ailleurs prévu de travailler en coopération avec les gouvernements et les entreprises sur le sujet de la vérification d’identité. Il mise sur cette synergie entre les acteurs pour développer le produit à grande échelle et assurer la sécurité dans le numérique.
-
Un argument de poids en faveur de la carte : Si Mastercard parvient à développer son produit, ce serait un argument important en faveur de l’utilisation de la carte bancaire. Lorsqu’il paiera en ligne, l’utilisateur aura tendance à privilégier une expérience de paiement rapide qui lui assure en même temps une vérification d’identité pour l'achats de produits et services règlementés.
MISE EN PERSPECTIVE
-
Mastercard n’est pas le premier à envisager un système d’identité numérique à grande échelle qui soit utilisé par des gouvernements et institutions financières dans les paiements. L'Union Européenne travaille actuellement sur l'EU Digital Identity Wallet, un projet qui inclut le paiement parmi les cas d'usage identifiés par les consortiums.
-
La solution de Mastercard pourrait faire de l’ombre à ce projet européen en apportant un standard de sécurité largement adopté dans le secteur du paiement. S’il ne remplacerait pas un wallet d’identité à part entière, il pourrait réduire son utilité et donc freiner son adoption du grand public.