La télémédecine bientôt accessible dans les gares

La lutte contre les déserts médicaux en France est prise au sérieux par la SNCF qui vient d'annoncer son intention d'ouvrir des centres de téléconsultation dans les gares. Elle opère une nouvelle diversification de son réseau et offre un nouveau rôle à ces lieux de passage. Dans la foulée, l'enseigne E.Leclerc a fait une annonce similaire, qui montre que le besoin se fait plus pressant de disposer de centres de soins alternatifs aux ressources existantes.
LES FAITS
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La nouvelle initiative de SNCF Gares & Connexions fait suite à son appel d'offre lancé en mars dernier, qui a permis de choisir comme partenaire Loxamed, filiale de Loxam et entreprise spécialisée dans la mobilité et la mise en place de solutions de santé innovantes, créée pendant la crise sanitaire.
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Leurs travaux communs vont permettre de répondre aux besoins des autorités publiques en charge de la santé qui, localement, pourront profiter d'une nouvelle offre de santé installée dans les gares françaises. Elle prend la forme d'espaces de télémédecine et de services de soins complémentaires :
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consultations à distance,
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campagnes de dépistage,
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opérations de prévention santé et de vaccination,
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d’autres services de santé en fonction des besoins locaux (bilans oculaires, diagnostics sport santé…).
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Les patients pourront être accompagnés par un infirmier diplômé d’État (IDE) ; les prises de rendez-vous pourront se faire sur place ou à distance via des plateformes comme Doctolib.
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300 gares pourraient être concernées d'ici 2028 dans les zones d’intervention prioritaires (ZIP) et les zones d’action complémentaire (ZAC) qui ne permettent pas aux habitants d'accéder facilement aux soins.
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Ce dispositif viendra renforcer l'existant ; des gares SNCF accueillent déjà aujourd'hui en France des pharmacies, des centres et maisons de santé et des laboratoires.
ENJEUX
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Allier technologie et proximité : La lutte contre les déserts médicaux s'est imposée comme une préoccupation gouvernementale majeure. Or si la télémédecine représente une solution palliative, elle ne correspond pas à tous et en particulier aux moins familiers des nouvelles technologies. D'où l'intérêt d'implanter ces solutions dans des centres de soins situés dans des zones de passage et avec l'accompagnement d'une personne. La SNCF cible en priorité les zones mal desservies en termes de soin et choisira ses implantations en collaboration avec les ARS locales. Potentiellement, c'est plus de 1 700 gares sur les 3 000 qu'elle exploite qui pourraient être éligibles à accueillir ce dispositif.
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Diversifier des points de passage : Les gares sont les points de passage par excellence qui, réparties sur l'ensemble du territoire, ont toute la légitimité et l'intérêt de proposer des services complémentaires à valeur ajoutée. C'est d'ailleurs le rôle d'une filiale de la SNCF, Retail & Connexions, de développer de nouvelles offres de commerces et de services en gare.
MISE EN PERSPECTIVE
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Pour rappel, 31 % des Français vivent aujourd'hui dans un désert médical. Le territoire français est quant à lui couvert de 3 000 gares ferroviaires ; 90 % de la population réside à moins de 10 km d’une gare.
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Loxam avait déjà installé des centres de vaccination contre le covid-19 dans les gares en 2020.
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L'initiative en cours au sein de la SNCF inspire également d'autres acteurs. En effet, peu de temps après cette annonce, Michel-Édouard Leclerc déclarait envisager de copier ce dispositif pour l'appliquer à ses supermarchés.