Xiaomi conquiert le marché indien du crédit
Le fabricant de smartphones chinois Xiaomi lance Mi Credit, sa toute première offre de crédit, en Inde. Développée en partenariat avec la plate-forme de prêt KrazyBee, cette nouveauté s’appuie sur le modèle du microcrédit déjà proposé en Chine ; elle entend conquérir le marché indien, lequel s’avère très prometteur et demandeur.
C’est en 2014 que Xiaomi entre sur le marché indien, en proposant initialement des produits alimentaires et technologiques (smartphones, bracelets connectés). Aujourd’hui, il représente le deuxième plus grand marché pour l’acteur après la Chine ; il a contribué à hauteur de 32 % à son chiffre d’affaires global de 18 milliards de dollars en 2017 et ce, via trois de ses cinq canaux de vente.
En outre, Xiaomi vient de décider d’y lancer une offre de crédit, disponible prochainement de manière officielle. Celle-ci s’adressera aux jeunes actifs indiens pour des montants compris entre 1 000 et 100 000 roupies, pour une durée de 15 à 90 jours, au taux d’intérêt mensuel de 3 %.Ces prêts ne sont en revanche accessibles qu’aux utilisateurs de MIUI, le système d’exploitation Android distribué par Xiaomi. L’acceptation en est instantanée grâce au numéro Aadhar des souscripteurs, qui repose sur leurs données biométriques.
Une fois quelques informations personnelles saisies, le client est scoré et le montant maximal de son prêt lui est communiqué. Par ailleurs, le géant chinois ne cesse d’investir puisqu’il a mené, en octobre dernier, une levée de fonds pour KrazyBee. Il prévoit d’investir 1 milliard de dollars dans une centaine de start-up indiennes dans les cinq prochaines à venir.
Mise en perspective – L’Inde, une pépite pour les investisseurs étrangers
Avec cette offre, l’Inde est à nouveau sur le devant de la scène du crédit. Les investisseurs ont conscience que ce marché est très prometteur, notamment dans un contexte où les Indiens sont mal desservis par les institutions financières traditionnelles et ont donc très peu accès au crédit. Quelques acteurs l’ont bien compris et s’y sont déjà consacrés à l’image de Tala ou PayU.
Après les offres de paiement, la plupart des investisseurs étrangers tels que Xiaomi, prennent la main sur les services financiers. Cette initiative leur permet ainsi de se diversifier et de s’imposer comme les nouveaux acteurs du secteur, notamment face à des acteurs traditionnels locaux qui peinent à s’adapter. Pour sa part, le fabricant de téléphones élargit son champ d’action au-delà du support mobile, en proposant des services (Mi Video, Mi Music et maintenant Mi Credit), une stratégie déjà mise en œuvre sur son marché domestique en Chine.