Valorisation en hausse pour Stripe
Stripe annonce une levée de fonds de 150 millions de dollars. Désormais valorisée à 9,2 milliards de dollars, elle fait le point sur son parcours et ses ambitions de développement qui passent notamment par une expansion à l’international et des acquisitions ciblées.
Fondée en 2010, Stripe a doublé sa valorisation en moins de deux ans (elle était évaluée à 5 milliards de dollars en juillet 2015). La start-up compte désormais des clients dans 110 pays. Lancée en France cette année, elle serait déjà parvenue à convaincre deux tiers des start-up parisiennes avec son offre de paiement, assortie de services particulièrement dédiés aux petites entreprises.
Cette quatrième levée de fonds lui servira à poursuivre son développement à l’international et à financer le rachat d’autres start-up, lui permettant d’internaliser un savoir-faire. Parmi ses investisseurs : Google (via la financière du groupe Alphabet), General Catalyst Partners et Sequoia Capital. Elle dispose aussi d’une possibilité de crédit à hauteur de 250 millions de dollars auprès de J.P. Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Barclays.
Stripe propose une plate-forme de paiement « tout-inclus » sous forme d’API. Outre l’encaissement des paiements, diverses fonctionnalités ont été associées : notamment Radar (gestion de fraude), Slack (communication collaborative), Salesforce (CRM), Shippo (gestion des livraisons).
Notre analyse : Une croissance fondée sur l’agilité
Stripe poursuit son ascension et gagne du terrain tant en termes de services que de marchés adressés. Installée dans 25 pays, elle couvre la France, l'Espagne, le Japon et Singapour depuis 2016 par le biais de son service Stripe Connect.
Cette croissance rapide la positionne en concurrent sérieux face à Square par exemple, bien que ses flux de transactions restent inférieurs. Les investisseurs misent sur cette entreprise en raison de sa très forte croissance, qui s’appuie sur une structure particulièrement agile. Grâce à ses API, elle vise à proposer un hub de services financiers facilitant la vie aux start-up. Mais cette stratégie commence également à séduire les grands comptes, à l’instar du groupe MK2, pour son site de réservation de tickets de cinéma en ligne.
Stripe ne se contente pas d’innover dans ses offres, mais aussi dans sa structure et son mode de management. Elle a par exemple inauguré le concept de BYOT (Bring Your Own Team), expliquant recruter des équipes déjà constituées, par souci d’efficacité. Une stratégie qui pourrait aussi la pousser à acquérir quelques unes des nombreuses start-up du paiement qui opèrent en Europe.