Usages automobiles : les constructeurs face à un monde fragmenté
LES FAITS
- BNP Paribas Personal Finance vient de boucler l’édition 2019 de son Observatoire Cetelem dédié à l’automobile. Elle a balayé la perception de la voiture auprès de 10 000 personnes de 18 à 65 ans dans 15 pays du monde. Une photographie qui montre que les écarts se creusent entre zones géographiques, tranches d’âge et lieux de vie.
- Un attachement à la voiture qui ne se dément pas :
- 80 % des sondés sont attachés à leurs voiture et cette proportion est encore plus forte chez les jeunes de 18-34 ans (84 %).
- Ils sont cependant 57 % à se dire prêts à vivre sans voiture à l’avenir, avec des différences très notables entre les villes (66 %) et les zones rurales (52 %), mais aussi selon les pays (80 % en Chine, contre seulement 43 % en France).
- Les transports en commun, seule alternative « viable » à l’automobile :
- Si les mobilités alternatives se développent, c’est avant tout dans les zones urbaines et chez les plus jeunes.
- Les 2/3 des sondés estiment que le réseau de transports en commun dont ils disposent est suffisant.
- En France, ils sont 40 % à utiliser les transports en commun, mais seulement 10 % à utiliser le co-voiturage et 7 % l’auto-partage.
ENJEUX
- Pour les constructeurs, le principal enjeu désormais est de répondre à des demandes de plus en plus hétérogènes : selon la zone géographique (hémisphère Nord ou Sud), selon le lieu de vie (zone urbaine / rurale), selon la tranche d’âge. Il existe en effet de grandes variations entre leurs besoins et leurs attentes.
- A ceci, s’ajoute la complexité des choix technologiques : thermique / électrique (qui n’ont pas du tout le même développement selon les zones géographiques) et émergence du véhicule autonome.
- Ces différences notables dans les usages poussent à mettre en œuvre une vision beaucoup plus globale de la mobilité, dans laquelle la seule constante est que l’ère de l’automobile seule est révolue. C’est donc vers un mix de moyens de mobilité que s’orientent les constructeurs et leurs concurrents.
MISE EN PERSPECTIVE
- Contexte : l’évolution des taux de motorisation montre qu’une nouvelle clientèle émerge.
- Entre 2005 et 2015, le taux de motorisation a augmenté de 35 % en Afrique et de 60 % en Amérique du Sud.
- Sur la même période, il a augmenté de 6 % en Amérique du Nord et de 9 % en Europe.
- L’achat de véhicule neuf quant à lui devrait connaître une baisse de 4,4 % dans le monde en 2019 ; 2020 devrait cependant être plus stable, eu égard à la reprise des ventes attendue en Chine.