Retour d'expérience : Le marché du crédit à la consommation évolue sous l'effet de la crise
Post-Covid, l'usage du crédit à la consommation est reparti à la hausse, que ce soit pour financer logiquement la reprise des loisirs (au premier rang desquels les voyages), mais aussi les biens durables dont les prix ont fortement augmenté sous l'effet de l'inflation. Dans ce contexte, le profil de l'emprunteur continue d'évoluer : plus jeune, avec des revenus moins élevés, il emprunte aussi des montants plus faibles. Une évolution qui accompagne le contexte économique.
LES FAITS
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Le site spécialisé meilleurtaux.com vient de révéler les résultats de son étude annuelle sur l'évolution du crédit à la consommation en France et du profil de l'emprunteur. En parallèle, l'ASF a aussi publié les statistiques annuelles de production de crédit qui révèlent elles aussi une nette évolution du marché.
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Chez MeilleurTaux, le nombre de demandes de crédits à la consommation s'établissait à 360 000 en 2022, contre 285 000 en 2020 (2021 n'étant pas considérée dans le cadre de cette étude compte tenu des répercussions du COVID-19).
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Un âge moyen en baisse : l'emprunteur type de 2022 est âgé de 43 ans en moyenne, contre 50 ans en 2020.
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Des revenus moyens en baisse : il gagne 2 422 euros en moyenne lorsqu'il emprunte seul (contre 2 752 € en 2020) ; un couple d'emprunteurs justifie pour sa part de 4 362 euros de revenus en moyenne (contre 4 911 € en 2020).
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En parallèle, le montant des prêts contractés diminue (8 496 euros en moyenne), contre 10 919 euros en 2020.
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Les projets financés ont aussi évolué, puisque dans le panel de la clientèle de MeileurTaux, près de la moitié des crédits à la consommation servent désormais à régler des problèmes de trésorerie. 27 % seulement servent à acheter un véhicule et 16 % à réaliser des travaux.
ENJEUX
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L'impact de la crise se fait fortement sentir : le marché du crédit à la consommation étant intimement lié à la conjoncture économique, l'impact de la crise se fait directement sentir, notamment sur le profil de l'emprunteur. Mais, paradoxalement, c'est aussi cette conjoncture qui a freiné le développement du marché depuis la fin de l'année 2022. En effet, les taux d'usure n'ont pas augmenté aussi rapidement que les coûts de refinancement, poussant les acteurs du marché à refuser davantage de prêts. Aussi, l'ASF a publié des chiffres qui montrent que la production de prêts personnels a chuté de plus de 25 % en un an, par rapport au premier trimestre 2022. En revanche, les autres types de prêts à la consommation se sont maintenus (crédit renouvelable ou prêts affectés) ; mais les prêts personnels représentent presque la moitié des encours de crédit à la consommation.
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Selon l'ASF, cet impact est aussi visible sur le profil des emprunteurs. Ainsi, l'association enregistre depuis le début de l'année une hausse des impayés, qui sont les prémices de 70 % des cas de surendettement.
MISE EN PERSPECTIVE
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L'inflation. C'est en un mot ce qui semble pousser aujourd'hui les Français à modifier leurs habitudes en matière de crédit. Selon les derniers chiffres de l'INSEE, en avril 2023, les prix augmentaient encore de 5,9 % sur un an.