Logo

Site non disponible sur ce navigateur

Afin de bénéficier d'une expérience optimale nous vous invitons à consulter le site sur Chrome, Edge, Safari ou Mozilla Firefox.

adnews
  • Sécurité
  • France

La lutte anti-blanchiment passe aussi par une technologie collaborative

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a présenté ses nouvelles ambitions en matière de lutte contre la fraude et le blanchiment d'argent. Sa dernière initiative s'avère très technologique. Elle s'appuie sur les données, mais aussi sur un effort collaboratif entre les banques, pour réussir son pari. 

LES FAITS

  • L'ACPR entend aujourd'hui miser sur les dernières technologies en matière de gestion collaborative des données et d'Intelligence Artificielle afin d'optimiser la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT).
  • Son ambition est de motiver la collaboration des banques, via la mutualisation des données. L'ACPR annonce ainsi le lancement d'une expérimentation visant particulièrement à identifier de manière plus précise les transactions suspectes.
  • Un plan précis a d'ores et déjà été présenté dans le cadre de la mise en œuvre de cette expérimentation. L'ACPR prévoit ainsi : 
    • une réunion de présentation le 30 mars 2022 à destination des banques et prestataires techniques,
    • une phase de présentation, aux banques, de l'expertise des prestataires techniques en matière de calculs collaboratifs, de confidentialité et de mutualisation des données, 
    • des ateliers de réflexion pour établir des cas d'usage à tester en priorité par les banques impliquées dans le projet, 
    • une phase ultime de mise en œuvre des méthodes développées par les prestataires techniques au sein des processus et systèmes bancaires. 
  • Dans ce plan, L'ACPR s'offre un rôle de facilitateur, d'intermédiaire, mais se détache aussi de son statut de contrôleur.

 

ENJEUX

  • Prolonger des efforts : L'ACPR profite de l'annonce de cette nouvelle expérimentation pour souligner un engagement pris de longue date sur le thème. Elle menait en effet déjà des travaux sur l'Intelligence Artificielle et publiait par le passé (en 2018 et 2020) des rapports pointant l'intérêt de cette technologie pour lutter contre le blanchiment.
  • Miser sur le collectif : Tout l'enjeu du travail collaboratif qui devra être mené par les banques concerne l'optimisation du traitement des données. Le Big Data n'a en effet de sens que lorsqu'il repose sur une masse de données, ici financières, pour atteindre une forme d'exhaustivité. Une mutualisation des données entre les banques est donc indispensable. La pertinence, et même, la nécessité, d'un travail collaboratif dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme était même soulignée par le Groupe d’action financière (GAFI) dans un rapport publié en 2021.
  • Optimiser tout un processus : Les travaux initiés par l'ACPR visent un résultat concret. Il s'agit de tester des solutions de mutualisation ou d’analyse collaborative de données en les mettant en œuvre afin d'améliorer les algorithmes de détection, de réduire le nombre de fausses alertes et d’augmenter ainsi l’efficacité globale de la lutte contre le blanchiment.

 

MISE EN PERSPECTIVE

  • Le travail collaboratif entre les banques reste parfois difficile dans un contexte de concurrence historique. L'ACPR met ainsi en avant des technologies capables de renforcer la confidentialité des données (Privacy-Enhancing Technologies) capables de rendre les données invisibles aux différentes parties tout en conservant la pertinence de leur traitement.
  • Les enjeux sont majeurs ; le montant du blanchiment d'argent avoisinerait 3 % du PIB, soit 2 129 milliards, à l'échelle mondiale selon Europol.