Innovations de la semaine : Yolt en France / Cap sur les API pour BPCE et BBVA / AXA Go en Turquie
Chaque jour, ADN'ews analyse les dernières innovations du secteur bancaire et de l'assurance. Voici un coup de projecteur sur les annonces qu'il ne fallait pas manquer cette semaine et qui dessinent les grandes tendances du secteur.
Yolt, l'agrégateur d'ING, débarque en France
- Yolt : Après le Royaume-Uni, l’agrégateur de comptes de la banque ING Direct s’installe sur deux nouveaux marchés européens : l’Italie et la France. La banque néerlandaise a entamé cette expérience il y a deux ans et concrétise aujourd’hui son annonce d’en faire un outil pan-européen.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la DSP2, la banque se dote d’un outil lui permettant de mieux connaître ses clients pour leur proposer des offres contextuelles, sur le modèle des FinTech qui ont contribué à l’émergence de l’open-banking. Benoit Legrand (directeur innovation d’ING) profite d’ailleurs de cette annonce pour rappeler que la banque orange travaille actuellement avec 150 FinTech dans le monde… une infusion qui porte aujourd’hui ses fruits.
Cap sur les API
- BBVA intègre la place de marché de Fintonic. BBVA Consumer Finance vient de signer un partenariat avec l’application de gestion des finances personnelles Fintonic. Par cet accord, et via ses API, elle proposera ses prêts sur la place de marché conçue par la FinTech. Un partenariat qui éclaire la stratégie de la banque espagnole qui, il y a quelques mois, identifiait Fintonic parmi ses concurrents, au même titre qu’Amazon ou Facebook.
- Fluo s'intègre désormais à la plate-forme dédiée aux voyagistes, Orchestra. Cette initiative du comparateur d’assurances Fluo illustre toutes les opportunités de l’intégration d’API financières dans les secteurs les plus variés, comme ici le tourisme.
- BPCE signe avec Transferwise pour les transferts d'argent internationaux. C'est à l’occasion du salon Money20/20, que le Groupe BPCE, Natixis Payments et la FinTech TransferWise annoncent avoir conclu un partenariat stratégique dans le domaine du transfert de fonds à l’international. La banque mutualiste y voit un levier de fidélisation de ses clients mais aussi un moyen de rester dans la course des nouveaux usages. Un mouvement emblématique qui illustre à la fois les opportunités de l’open-banking et celles de l’instant payment
Le fait que BBVA accepte d'intégrer une place de marché de services financiers, aux côtés de ses concurrents, illustre bien la prise de conscience de la banque des risques qu’elle encourt en ignorant l’intérêt de ses clients pour ces nouvelles plates-formes. Ainsi, pour BBVA il ne s’agit pas de capter des volumes, puisque ceux de Fintonic restent encore très modestes, mais plutôt d’appréhender un nouveau canal de distribution pour ses offres et un nouveau modèle économique.
BPCE, pour sa part, prend le risque d'intégrer les services de Transferwise qui pulvérise ouvertement les offres de transferts d'argent des banques, beaucoup plus coûteuses. Elle concrétise dans le même temps le lancement de Fidor France, sous la forme d'une place de marché de services financiers, comme annoncé plus tôt cette année.
Les banques les plus en avance en matière d'open-banking, comme c'est le cas pour BBVA et BPCE, poussent aujourd'hui plus loin la collaboration avec les FinTech et vont pouvoir commencer à expérimenter de nouveaux canaux de distribution et les nouveaux modèles économiques qui en découlent.
AXA Go personnalise l’assurance automobile en Turquie
- AXA se lance dans l’assurance télématique en présentant en Turquie le pilote d’une offre personnalisée baptisée AXA Go. Une tendance qui se confirme mais qui impose toujours aux acteurs traditionnels de bien marketer leurs offres. Face à cela, comme les autres assureurs, AXA se montre très prudent.
Du point de vue des consommateurs, la personnalisation des offres d’assurance est toujours associée au traçage des données et à la surveillance. Pour contourner ce frein, les assureurs mettent en place des leviers marketing, comme la sécurité des plus jeunes ou encore l’éco-conduite.
AXA teste donc cet outil avec prudence, dans le cadre d’un pilote restreint, et sur le marché turc, réputé plutôt réceptif aux innovations. L'assureur s’était jusqu’ici montré plutôt frileux sur l’assurance à l’usage.