GoCardless veut miser sur l'open-banking pour s'imposer dans l'e-commerce

LES FAITS

• La FinTech londonienne GoCardless, spécialisée dans la dématérialisation et la simplification des paiements récurrents par prélèvement automatique, a terminé l'année 2020 par une nouvelle levée de fonds d'ampleur.

• En 2021, la start-up compte accélérer son développement en e-commerce et présenter sa solution comme une alternative à la carte bancaire.

• Cette levée de fonds en Série F s'élève à 95 millions de dollars. Son principal investisseur est Bain Capital Ventures, un fonds américain qui a beaucoup investi dans la FinTech aux Etats-Unis et qui fait ainsi son entrée sur le marché européen.

• Ce nouvel accord porte le financement total levé par l'entreprise à 240 millions de dollars et sa valorisation à 970 millions de dollars.

ENJEUX

• Miser sur le développement de l'Open-banking : au Royaume-Uni (et dans une moindre mesure en France), les cas d'usage d'open-banking commencent à émerger, faisant des transactions de compte à compte des alternatives sérieuses à la carte bancaire. C'est sur cette tendance que GoCardless souhaite s'appuyer pour positionner son offre de prélèvement auprès des e-commerçants.

• S'appuyer sur le démarrage du virement instantané : L'instant payment représente aussi une opportunité pour la FinTech. Avec les fonds levés, elle veut investir dans une nouvelle offre qui combinerait à la fois le virement et le prélèvement. Concrètement, un client pourrait réaliser son premier paiement par virement instantané, puis ensuite être prélèvé chaque mois du montant de l'abonnement. Cette solution croisée pourrait séduire les e-commerçants qui font appel aujourd'hui à des paiements récurrents par carte, qui s'avèrent plus coûteux en termes d'acceptation.

• GoCardless consolide donc son positionnement en tant que prestataires de services de paiement auprès des spécialistes de l'abonnement mais aussi plus largement, auprès de tous les professionnels émettant des factures, notamment les acteurs de l'e-commerce, qui représentent désormais une cible de choix pour la FinTech.

MISE EN PERSEPCTIVE

• GoCardless est en passe d'entrer dans le cercle convoité des licornes en 2021. Elle a traité 18 milliards de dollars de paiements en 2020 (contre 10 milliards en 2019) dans plus de 30 pays, dont la France.

• En dépit de la crise sanitaire, la FinTech a enregistré un chiffre d'affaires en augmentation de 46 % en 2020.

• Elle revendique 55 000 entreprises clientes, des multinationales aux PME, parmi lesquelles certaines ont connu une forte croissance pendant la crise sanitaire, comme Doctolib. La France est d'ailleurs le deuxième marché de GoCardless avec 3 000 clients comme Doctolib, Sowee (filiale d'EDF) ou encore l'AssurTech Luko. 

• Elle vise les 10 000 clients en France fin 2021.