Gartner prévoit une forte croissance du paiement in-car

LES FAITS

• Gartner s'est interessé au cas du paiement in-car et à ses possibles évolutions dans les années à venir.

• Le cabinet prévoit un boom des volumes de transaction à moyen terme. Les paiements embarqués pourraient ainsi représenter 1 milliard de dollars d'ici 2023, contre moins de 100 millions de dollars en 2020.

• Cette augmentation exponentielle s'accompagne d'autres évolutions liées aux acteurs impliqués. Gartner constate que les partenariats tripartites se multiplient, entre constructeurs, commerçants et fournisseurs de solutions logicielles et technologiques. Cette tendance devrait conduire à une diversification des cas d'usage explorés pour le paiement in-vehicle.

• Cette croissance serait liée à plusieurs facteurs-clés qui ont trait aux technologies disponibles au sein du véhicule : 
  • le développement des technologies vocales, qui ont permis notamment à Alexa de percer dans ce domaine. L'exemple le plus récent est celui du partenariat passé avec ExxonMobil, pour permettre le paiement du carburant depuis le véhicule, grâce à la voix. Une technologie également exploitée par la start-up Cerence.
  • les smart wallets : de plus en plus de constructeurs envisagent la création d'un wallet dans leurs véhicules pour permettre des transactions de paiement via le cloud. C'est le cas par exemple de Hyundai, qui est en train de développer un portefeuille électronique en partenariat avec Xevo, qui a également mis à disposition son logiciel Xevo Market pour permettre aux conducteurs de payer chez des commerçants partenaires depuis le tableau de bord de leur véhicule.
  • la blockchain : Gartner identifie également un potentiel de ce côté. Certains acteurs pourraient choisir de développer des crypto-monnaies utilisables de manière privative au sein du véhicule pour permettre des achats. Un cas d'usage a déjà été mis en oeuvre en Allemagne, pour permettre de payer la recharge électrique d'un véhicule. Autre exemple, celui de Jaguar Land Rover, qui a conçu dans son lab un wallet auto-alimenté par une crypto-monnaie, que le client gagne par un système de récompenses et peut ensuite redépenser dans l'univers du constructeur.

ENJEUX

• Le véhicule comme plate-forme de services : les constructeurs enregistrent une baisse mondiale des ventes de véhicules, accélérée par la crise sanitaire qui a limité les déplacements. Dans ce contexte, le véhicule doit être rentabilisé différemment, notamment via les données qu'il fait converger en son sein. C'est une piste explorée par de nombreux constructeurs qui font de leurs véhicules des plates-formes de mobilité et, plus globalement, de services. Parmi eux, le paiement est une brique indispensable. Cette tendance est aussi confirmée par le fait que la partie software représente une part croissante du prix du véhicule. Ainsi, selon McKinsey, la valeur du software pourrait représenter 30 % du prix d'un véhicule en 2030 (contre 10 % aujourd'hui).

MISE EN PERSPECTIVE

• Cette évolution s'inscrit dans un contexte de mutation de l'ensemble du secteur automobile. D'après Gartner, 20 % des véhicules neufs seront vendus en ligne d'ici 2025 (contre moins d'1 % actuellement). Cette évolution très significative va pousser les constructeurs à investir dans des parcours de vente digitaux.