Fraude à la carte : 18 000 signalements en trois mois
Dans le cadre de la police de sécurité du quotidien (PSQ) annoncée en février, plusieurs dispositifs numériques ont été mis en place. Parmi eux Perceval, une plate-forme électronique de recueil de coordonnées bancaires et de leurs conditions d’emploi rapportées par les victimes d’achats frauduleux. Depuis son lancement en juin dernier, le dispositif a enregistré très précisément 17 831 signalements en ligne, soit un préjudice total supérieur à 5,5 millions d’euros.
Pour répondre au problème persistant d’escroquerie bancaire dans l’Hexagone, le centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) de la Gendarmerie nationale a lancé Perceval. Accessible depuis le site service-public.fr depuis à peine trois mois, le dispositif a réussi son pari : favoriser les démarches des victimes de fraude à la carte bancaire.
La plate-forme a déjà permis l’ouverture de 17 enquêtes, parmi lesquelles 9 dossiers ont été transmis à la justice. Sur le total des signalements, 8 000 concerneraient des montants de 2 000 euros ; plus de 350 dépassent les 2 500 euros de préjudice. 42 334 usages frauduleux ont été enregistrés sur les trois mois, cela représente environ 270 signalements par jour en moyenne.
Le C3N estime que les chiffres de la fraude sur les moyens de paiements émis en France devraient grimper de nouveau. Pour améliorer l’efficacité des investigations et la détection des fraudes de grande ampleur, le centre prévoit de renforcer les équipes avec six gendarmes dédiés à temps plein à Perceval.
Mise en perspective : Perceval combat la fraude à la CB
Jusqu’à peu de temps encore, il n’était possible de porter plainte ou déposer une main courante qu’auprès d’un commissariat de police ; mais le lancement de Perceval a changé la donne. La plate-forme donne la possibilité de signaler les fraudes, mais permet également de faciliter le remboursement pour les victimes et la collecte des données pour les enquêteurs. En recoupant les données (adresse physique, adresse mail, adresse IP etc.) il leur est plus facile de trouver l’origine de la fraude mais aussi de cibler la prévention.
Après le succès de Perceval, une autre plate-forme devrait bientôt voir le jour. Baptisée Thésée, celle-ci serait dédiée principalement à l’escroquerie sur Internet. Elle serait mise en œuvre sous la direction de la lutte contre la cybercriminalité (SDLC) de la police judiciaire et visera les ransomwares, les piratages de mail, les chantages en ligne ou encore les fraudes aux faux sites de vente.