Etude : Les assureurs traditionnels menacés ?
La nouvelle édition du « World Insurance Report » vient de paraitre. Au programme cette année, Capgemini et l’Efma mettent en lumière l’évolution de la confiance des consommateurs vis-à-vis des InsurTech et autres acteurs alternatifs. Les acteurs traditionnels de l’assurance devraient plus que jamais se méfier.
D’après le dernier baromètre Capgemini/Efma concernant le marché de l’assurance, désormais ce sont près de 30 % des consommateurs qui accorderaient leur confiance à une assurance proposée par un géant du Web.
Ce chiffre ressort d’un sondage réalisé auprès de 10 000 personnes à travers une vingtaine de pays. Et derrière le chiffre lui-même, c’est la forte progression de cette part qui interpelle ; car en 2015, seuls 18 % des sondés avaient répondu positivement à la même question.
En termes de répartition de la confiance, outre la question de l’âge, les consommateurs d’Amérique du Sud sont les plus confiants ; ils sont 50 % à envisager de souscrire une assurance auprès d’un GAFA. Ils sont suivis par les 40 % de consommateurs prêts en Asie Pacifique et plus de 32 % en Amérique du Nord. En Europe, ils sont près de 21 % aujourd’hui, contre seulement 9,2 % il y a trois ans.
Mise en perspective : Les assureurs traditionnels gardent la cote... mais pour combien de temps ?
La publication de la nouvelle étude de Capgemini et l’Efma devrait alerter les acteurs traditionnels. Car si le pourcentage de confiance envers les GAFA pour les services d’assurance reste inférieur à 50 %, il progresse à une très grande vitesse.
Cette évolution est notamment due à l’appétit grandissant des GAFA eux-mêmes pour les services d’assurance, comme l’ont montré les initiatives d’Ant Financial, Amazon ou Tencent. Elles témoignent ainsi du fait qu’ils ont gagné en visibilité auprès des consommateurs. Et si la confiance demeure un élément-clé, les attentes en matière d’innovation se renforcent elles aussi. Or ce sont les GAFA et les AssurTech qui restent aujourd’hui les principaux moteurs de disruption. Ils répondent notamment aux attentes des clients en matière de flexibilité. Les AssurTech, pour leur part, manquent cruellement de visibilité auprès du grand public, les GAFA sont donc en première position pour tailler des croupières aux acteurs traditionnels.
Dans cette course à la confiance, le nouveau RGPD a aussi un rôle à jouer. Si cette réglementation paraît au premier abord exclusivement contraignante, les GAFA peuvent aussi se montrer capables d’en tirer parti, comme vient de le démontrer Facebook.