BNP Paribas se tourne vers la finance comportementale
Pour optimiser la performance des portefeuilles boursiers, les coachs financiers en ligne et les robo-advisors fleurissent. Et si au lieu de se fier à leur propre évaluation, les investisseurs s’appuyaient non pas sur une intelligence artificielle rationnelle mais sur les sciences sociales comme la psychologie, la sociologie ou encore l’anthropologie. L’alternative a été jugée suffisamment intéressante pour retenir l’attention de BNP Paribas et justifier le lancement d’une application dédiée.
B*Capital, la filiale spécialisée dans la bourse de BNP Paribas Banque Privée, vient de lancer une application mobile dédiée à la finance comportementale. L’objectif est de prendre en compte les biais cognitifs pour permettre aux investisseurs de les compenser, d’optimiser leurs prises de décisions en bourse et anticiper les mouvements des marchés.
Baptisée B*Fi, l’application propose aux investisseurs un questionnaire rapide (35 questions courtes et en temps réel) afin de définir le profil type de l’investisseur, sur la base notamment des réactions aux mouvements des marchés et des tendances naturelles. La solution met également à disposition de ses utilisateurs des vidéos pédagogiques pour les aider à mieux comprendre ces tendances.
Disponible sur l’App Store ainsi que Google Play, B*Fi est accessible à tous (client ou non de la banque). L’application fournit également des analyses hebdomadaires du comportement des marchés, réalisées par les experts de B*Capital. La météo des marchés est, quant à elle, contextualisée en fonction du profil de l’investisseur.
Mise en perspective : La finance comportementale pour une optimisation des portefeuilles
La percée de l’intelligence artificielle dans la gestion de portefeuilles est remarquable, mais cette technologie n’en est qu’à ses débuts et ne permet pas de doper significativement les rendements. En France, les investisseurs sont encore frileux sur le sujet. D’après une étude d’OpinionWay pour VMware sur l’intelligence artificielle, 39 % des personnes interrogées n’ont pas confiance dans les nouvelles technologies pour gérer leurs informations financières sans intervention humaine.
C’est la raison pour laquelle BNP Paribas mise au contraire sur la finance comportementale et l’étude des caractéristiques bien humaines de ses investisseurs. Elle devient ainsi la première en France à mettre en évidence le rôle décisif des biais cognitifs. La banque dit vouloir accompagner ses clients en phase de hausse comme de baisse des marchés, en s’appuyant sur des éléments statistiques issus de la finance comportementale, en complément de l’analyse fondamentale. La rationalisation pourrait effectivement passer par l’alliance entre psychologie et finance.