Lecteur mobile : Square Up évaluée à 175 millions d’euros
- Jack Dorsey, fondateur de Twitter, a annoncé que Square Up, sa société de paiement mobile, a augmenté son capital de 27 millions et demi de dollars (soit 20 millions d’euros). L’entreprise est valorisée à 240 millions de dollars (175 millions d’euros).
- Square capte l’attention depuis l’an passé avec son service de paiement par mobile à l’attention des petits commerces et des vendeurs individuels. Son offre est symbolisée par un cube de plastique blanc, lecteur de piste magnétique, qui s’enfiche dans la prise d’écouteurs des téléphones Android, des iPhones et des iPad. Il est offert à l’inscription, les frais de transaction étant de 2,75 %, plus un forfait de 0,15 dollar. La part variable grimpe à 3,75 % en cas de saisie manuelle du numéro de carte (key entry).
- Après une longue attente depuis le printemps, due à des ruptures de stocks et à des formalités financières, Square a commencé son déploiement en novembre dernier. Elle compte depuis une quarantaine de milliers d’entreprises affiliées.
- Les fonds levés, qui serviront à doubler le nombre de collaborateurs (de 64 à 150), ont été principalement fournis par Sequoia Capital, suivi de l’ancien premier actionnaire Khosla Ventures.
- L’extrême simplicité du dispositif vise tous les petits encaisseurs de fonds, jusque-là freinés par l’apparente complexité de l’équipement requis. Cet obstacle levé ne doit pas masquer le niveau de commission pratiqué. Pour comparaison, un acquéreur américain prélève autour de 2 % pour un paiement de proximité par carte de débit. Quant à PayPal, il facture 2,9 % + 0,30 dollar un encaissement de 3 000 dollars (voir aussi la brève sur la réforme de la Fed).
- La cible est donc clairement le petit commerce, y compris occasionnel, localisé aux Etats-Unis. C’est en effet le seul pays non concerné par la migration à la carte à puce EMV. Dans ce pays en outre, il suffit du statut de « processeur de fonds », et non d’établissement de paiement, pour être acquéreur. Toutefois, on peut s’interroger sur son modèle économique, au moment où l’amendement Durbin va réduire l’interchange de débit américain de plus des deux tiers. La rentabilité s’appuie sans doute, pour une part significative, sur les recettes de trésorerie permises par le crédit tardif du commerçant.
Voir la brève intitulée « Interchange : détails sur le projet de la Fed »